Au travers de sa nouvelle exposition, l’artiste peintre Bernard Boujol, nous invite au débat et au questionnement. Plusieurs séries d’œuvres, soulèvent des interrogations et principalement celle-ci :
« Quelle image derrière l’image ? ».
Une fois que les pigments ont dévoilé leurs messages, on se surprend à se demander ce que représente cette première vision :
La vérité ou le mensonge, pile ou face,… et l’on passe de l’autre côté du miroir !
Jusqu’ici, les précédentes expositions de Bernard Boujol relataient des histoires, des périples et des voyages. Il nous emmenait avec lui dans ces paysages qu’il avait contemplés, sur ces chemins de sable lointains et colorés. Nous l’accompagnions alors dans ses souvenirs et ses perceptions.
Aujourd’hui, l’artiste s’accorde une halte. Comme un philosophe, il s’abandonne à l’interrogation et laisse toutes les parenthèses ouvertes ! Le regard qu’il jette à notre monde se veut pertinent et nous force à entrevoir, découvrir et comprendre « l’image derrière l’image ».
Ce que Bernard Boujol nous communique c’est qu’il ne tient qu’à nous d’aborder les situations dans leur globalité et avec toutes leurs nuances.
Sur telle toile, on se retrouve en Amazonie, au milieu d’un champ de soja qui n’a rien à faire là, mais qui illumine d’un jaune flamboyant le support rectangulaire qui lui sert de pays. Derrière ce jaune si chaud et si éblouissant, il y avait une vie, une forêt luxuriante, verte et grasse. Cette toile nous demande pour qui, pourquoi ?
Mais il n’y a pas que notre vision du monde qui est traitée dans cette exposition ; il y a aussi d’autres toiles qui poétisent sur les pays imaginaires comme «Au pays des Djinns», «Néant», «Jardin d’Eden», «India Song ». Autant d’oeuvres qui nous parlent de l’irréel et du fabuleux, de ce qu’il y a peut-être derrière les nuages.
Plus loin encore, le parcours pictural nous mène également sur d’autres voies, sur la condition de l’homme au travers de réflexions plus intériorisées.
Toutes ces œuvres sont peintes à la chaux : cette technique plus que millénaire confère au sujet davantage de matière et de poids. Elle permet ainsi à l’artiste de jouer avec les profondeurs et de nous offrir une peinture multidimensionnelle. Les couleurs, elles, naissent de pigments naturels acquis ça et là, lors de voyages.
Perrine Rouiller
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